Aujourd’hui, nous allons parler d’économie et du discours sur l’état de l’Union européenne prononcé hier par Ursula van der Leyen devant le Parlement européen.
Elle a notamment mis l’accent sur l’économie en lançant plusieurs initiatives pour reprendre l’avantage sur les concurrents, comme l’enquête sur les subventions chinoises aux véhicules électriques.
C’est un sursaut européen, Dominique, mais suffira-t-il à stopper son déclin ? Il a fallu la crise du Covid, la démondialisation et la guerre en Ukraine pour que les 27 prennent conscience de leur décrochage face à la Chine et aux États-Unis.
La crise du Covid a révélé les faiblesses du système de santé européen, et la guerre en Ukraine a mis en évidence leur dépendance énergétique. La Commission européenne œuvre désormais pour soutenir la relance, l’industrie et la transition énergétique. Elle passe à la contre-offensive en enquêtant sur les subventions chinoises et en commandant un rapport sur les moyens d’améliorer la compétitivité de l’Europe.
Les citoyens européens souffrent quotidiennement de leur appauvrissement. L’inflation et la hausse des loyers laminent leur pouvoir d’achat. Rappelons que l’écart avec les États-Unis se creuse depuis la crise de 2008.
Effectivement, depuis la crise financière, l’Europe s’est appauvrie tandis que l’Amérique s’est enrichie. Nos confrères de la presse économique anglo-saxonne, le Financial Times et le Wall Street Journal, ont décrit ce déclin avec des chiffres implacables.
En 2008, la zone euro et les États-Unis étaient presque à parité en termes de PIB et de consommation des ménages. 15 ans plus tard, le PIB américain pèse presque le double de celui des 20 membres de l’Union monétaire. Les salaires américains ont augmenté de 9% depuis 2019, tandis que les salaires européens ont baissé, même en Allemagne, la première économie de l’UE.
En Allemagne, ils ont diminué de 3%. Sur cette période, la consommation des ménages américains a augmenté, tandis que celle des Européens a légèrement stagné. Voilà pour la comparaison avec les États-Unis.
Le PIB chinois est nettement supérieur à celui de la zone euro. Rapporté au nombre d’habitants, il est beaucoup plus faible, à 12 000 dollars par tête en 2022, soit le même que celui de la Russie.
Cependant, la puissance économique de la Chine et sa force de frappe dans les secteurs technologiques sont incomparables. Pékin rivalise avec les GAFA américains grâce à ses champions tels qu’Alibaba, TikTok et Huawei. Aucun poids lourd n’a émergé en Europe dans ces secteurs, et l’industrie automobile européenne est menacée par le véhicule électrique.
La Chine reproduit le succès qu’elle a connu dans le solaire, avec une filière organisée, un approvisionnement en lithium assuré, une industrie des batteries très avancée et des constructeurs chinois capables de proposer des modèles bon marché dans le monde entier.
Dominique, comment expliquer ce déclassement des Européens ? Selon nos confrères américains, c’est le choix de société privilégiant la sécurité, la sécurité de l’emploi, la redistribution et le temps libre qui serait le talon d’Achille de l’économie européenne. Ce choix, assumé par les gouvernements et souvent financé par la dette publique, coûte de plus en plus cher avec la hausse des taux d’intérêt. Cette nouvelle donne budgétaire incite les Européens à se réveiller, mais il n’est pas sûr qu’ils souhaitent changer de modèle de société.